La Semaest devient la SEM Paris Commerces

Interview de Lamia El Aaraje, Adjointe à la maire de Paris chargée de l’urbanisme

© Ville de Paris

© Matthieu Gauchet

Depuis sa nomination le 8 juillet 2024 en tant qu’Adjointe à la Maire de Paris, Lamia El Aaraje s’attèle à repenser l’urbanisme parisien face aux enjeux climatiques et sociaux. Chargée de plusieurs délégations stratégiques, elle nous éclaire sur ses ambitions : préparer Paris aux défis environnementaux et préserver son dynamisme économique et social.

Le 8 juillet 2024, vous avez été nommée Adjointe à la Maire de Paris, chargée de l’urbanisme, de l’architecture et du Grand Paris, en plus de votre délégation sur l’accessibilité universelle et les personnes en situation de handicap. Quelles priorités vont guider votre nouveau mandat ?

Alors que les évènements climatiques extrêmes se multiplient partout en France, en Europe et dans le monde, Paris n’en est pas exempté. Désormais, canicule, sécheresse et incendies riment avec été, avant que les inondations reprennent de plus belle en menaçant les villes, les campagnes et les récoltes.

Pour y faire face, nous menons avec Anne Hidalgo et la majorité municipale une politique d’adaptation ambitieuse. C’est dans cette démarche que s’inscrit le Plan local d’urbanisme bioclimatique qui sera voté cette semaine au Conseil de Paris. Ce PLU marque un tournant pour Paris et a pour but premier de permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de continuer à habiter leur ville, de pouvoir y vivre dans des conditions plus saines et plus résilientes, face aux défis climatiques de demain.

Le Plan local d’urbanisme bioclimatique sera soumis au vote de Conseil de Paris fin 2024. Que prévoit-il pour encourager la diversité commerciale et artisanale ?

Une des priorités de ce PLUb est que Paris conserve son dynamisme et son attractivité, notamment économiques. Le commerce de proximité, les commerces culturels et de bouche, l’artisanat, les activités productives, l’économie de l’innovation, et l’économie sociale et solidaire seront protégés et développés.

Concrètement, le PLUb facilite l’implantation et protége les commerces de proximité (323 km de linéaires protégés), artisanaux (29 km) et culturels (9 km), soit 61 000 commerces protégés au total. Il permet également de lutter contre l’économie de la prédation avec l’interdiction définitive des dark stores et dark kitchens. Le PLUb prévoit également une protection des commerces de bouche et permet de préserver les cités artisanales et les locaux de fabrication avec près d’une quarantaine de nouveaux sites au total.

En somme, le PLU encourage la répartition équilibrée des emplois et la préservation des activités économiques dans les quartiers, soutenant ainsi le concept de "ville du quart d’heure" et une dynamique de proximité économique, culturelle et sociale.

Le nouvel opérateur « Paris Commerces » a été créé il y a un an par la Ville de Paris. Dans le cadre du PLU bioclimatique, quel rôle doit-il jouer selon vous pour préserver les activités de proximité parisiennes ?

« Paris Commerces » est un outil essentiel pour soutenir les acteurs de proximité, notamment en accompagnant les commerçants pour renforcer l’attractivité de leur secteur ; participer à la promotion du commerce et de l’artisanat tout au long de l’année ou encore dans l’accompagnement des bailleurs sociaux dans la rénovation de leurs locaux commerciaux dans les quartiers en renouvellement urbain.

Au même titre que le PLUb, c’est un outil essentiel de la Ville de Paris pour revitaliser et préserver le commerce et l’artisanat, en lien étroit avec les mairies d’arrondissements.